
Un projet international exploite des méthodes de deep learning afin de reconnaître individuellement des oiseaux grâce à leur plumage. L’intelligence artificielle pourrait ainsi contribuer aux études du comportement animal.
Elon Musk s’inquiète de la supériorité sur l’homme des systèmes d’intelligence développés par DeepMind, une filiale de Google. Cette primauté de la machine présente néanmoins des avantages dans différents domaines.
Le CNRS se félicite ainsi de la capacité de l’IA à reconnaître individuellement des oiseaux en analysant le motif de leur plumage. Or, une telle tâche s’avère « ardue pour l’humain ». En revanche, la machine peut être entrainée à le faire avec des résultats satisfaisants.
Collecter des données labellisées pour entraîner le modèle
Ces résultats ont été publiés dans un article de recherche paru dans « Methods in Ecology and Evolution. » Ces travaux émanent d’une équipe de chercheurs internationaux, dont des scientifiques du CNRS.
Et ils présentent un intérêt direct pour l’étude des populations d’animaux sauvages, leur processus d’adaptation et leur comportement. Pour réaliser ces études, les chercheurs s’appuient sur la collecte de photo et leur examen.

Une technique permettant de récolter de nombreux clichés constitue donc une avancée. Mais ce patrimoine de données fait également avancer les techniques de reconnaissance dans ce domaine. Ainsi, les chercheurs ont exploité le deep learning et des photos d’oiseaux.
Il s’agissait en l’occurrence « d’individus identifiés portant des marques électroniques » et « photographiés sous plusieurs angles. » Ces données ont permis l’apprentissage du modèle. Résultat : la machine distingue « les individus selon les motifs sur leurs plumages, tâche que les humains ne peuvent effectuer. »
L’IA pourrait aussi de nouvelles possibilités
Comme l’expliquent les auteurs de ces travaux, la collecte de grands ensembles de données étiquetées représente actuellement « le principal goulot d’étranglement empêchant l’application du deep learning pour l’identification individuelle chez les animaux. »
Cette reconnaissance individuelle concerne à ce stade trois espèces d’oiseaux, précise le CNRS : le républicain social, la Mésange charbonnière et le Diamant mandarin. Et selon le Centre de recherche, cette nouvelle approche est une avancée.
« Ce nouveau procédé peut non seulement mener à des méthodes d’identification moins invasives des individus sauvages, mais aussi à de nouvelles connaissances en écologie. L’IA pourrait aussi ouvrir de nouvelles possibilités dans l’étude du comportement animal en population naturelle » détaille le CNRS.
D’ailleurs pour les auteurs, leur méthode d’automatisation de la collecte de données pour les applications de deep learning « pourrait être facilement et rapidement mise en œuvre dans un grand nombre de programmes de recherche. »