
Sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, la France consacrera 7 milliards au numérique. « France Relance » prévoit notamment d’allouer 3,7 milliards aux startups et à la souveraineté technologique d’ici 2022.
La crise n’épargne pas les acteurs du numérique. Au 2e trimestre, 74,1% d’entre eux anticipaient ainsi une baisse de leur chiffre d’affaires. Ce recul était en moyenne de 22,9%. Et si une reprise devait intervenir, il faudrait au mieux patienter jusqu’au 4e trimestre, estimaient les dirigeants.
Conscient des enjeux de soutenir également son industrie du numérique, la France lui allouera une partie des fonds du plan de relance. Dans le cadre de « France Relance », le gouvernement mobilise une enveloppe de 7 milliards d’euros pour le numérique.
2,4 milliards d’€ pour les technologies de rupture, dont l’IA
Ce budget couvre la période 2020-2022. Et selon le secrétaire d’Etat à la Transition numérique, cité par L’Usine Digitale, « le numérique est sans doute l’un des piliers les plus importants du plan de relance. »
Il ne pourra cependant compter sur un montant équivalent à celui engagé pour l’économie verte. Les 7 milliards comprennent notamment 3,7 milliards à destination des startups et de la souveraineté technologique. Parmi ce volet, 2,4 milliards iront ainsi aux technologies de rupture, comme l’intelligence artificielle.
Ces technologies englobent également l’informatique quantique, la cybersécurité ou le cloud. En ce qui concerne les startups, l’exécutif français leur réserve 500 millions d’euros. L’argent permettra notamment des participations dans des levées de fonds.
S’y ajouteront 400 millions d’euros de Bpifrance en 2021 et une augmentation des aides accordées au travers du Plan d’Investissement d’Avenir (800 millions d’euros). L’Etat prévoit en outre d’investir dans sa propre transformation numérique et celle des entreprises.
300 millions d’euros pour la formation au numérique
Ces actions de transformation bénéficieront d’une enveloppe de 2,3 milliards d’euros, dont 385 millions pour les TPE, PME et ETI. Soucieux de protéger son industrie automobile et aéronautique, la France réserve en outre 200 millions d’euros pour ces secteurs.
La majeure partie ira cependant à l’Etat et aux collectivités (1,7 milliard). La France souhaite notamment « financer le déploiement d’une identité numérique de niveau élevé, la modernisation et la sécurisation des infrastructures numériques de l’État, et l’utilisation de technologies numériques de pointe par les administrations. »
Ces investissements numériques au sein des administrations devraient in fine bénéficier aussi aux fournisseurs de solutions technologiques. Une partie de la commande publique sera-t-elle réservée aux acteurs nationaux ? Aucune annonce en ce sens n’est encore à l’ordre du jour.
Enfin, 300 millions d’euros seront consacrés à la formation, notamment pour financer des reconversions aux métiers du numérique. Syntec Numérique milite depuis des années pour des moyens dans ce domaine de la formation. S’y ajoutent 800 millions d’euros pour le « numérique du quotidien », qui comprend le déploiement de la fibre et la lutte contre la fracture numérique.
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