
16 milliards d’euros, c’est le chiffre d’affaires réalisé en 2018 par les éditeurs de logiciels français (+13% en 2017). Et les acteurs hexagonaux s’exportent bien (54% de CA à l’international), grâce en particulier au cloud, mais surtout les champions.
L’industrie française du logiciel se porte bien. Selon la 9e édition du panorama Top 250 de Syntec Numérique et EY, les activités françaises d’édition logicielle ont généré 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière – contre 14,6 milliards un an plus tôt.
A première vue, les éditeurs semblent cependant marquer le pas puisque cette croissance était de 13% en 2017. Mais pour Jean-Christophe Pernet du cabinet EY, ce « tassement » apparent s’explique avant tout par une croissance « un peu moins élevée » des 10 principaux éditeurs (Dassault Systemes, Criteo, Ubisoft…).
42% de croissance en 2 ans pour les petits éditeurs français

« Si on retire la contribution de ces grands éditeurs, on atteint une croissance qui est de 18% » souligne-t-il encore. Mieux donc qu’en 2017. A titre de comparaison, l’édition logicielle en France (intégrant les filiales des éditeurs étrangers cette fois) progressait de 5,1% en 2018.
Les éditeurs hexagonaux surperforment donc. Et cette tendance est encore plus vraie pour les sociétés réalisant moins de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sur les deux dernières années, les plus petits acteurs (moins de 5 millions) affichent 42% de croissance.
Les éditeurs de taille plus significative ne sont pas en reste cependant, illustre le panorama Top 250. La croissance atteint entre 2016 et 2018 pas moins de 29% pour la tranche 50-100 millions d’euros et 22% pour celle des entreprises de plus de 100 millions d’euros de CA.
A noter que parmi ces éditeurs, les principaux contributeurs (au nombre de cinq) sont ceux du secteur du jeu vidéo avec une croissance moyenne de 41%.
Mais si la France dispose déjà de champions nationaux, elle a aussi besoin de futurs champions.
Les futures licornes peu à l’international
Les licornes françaises de demain figurent peut-être aujourd’hui déjà parmi les éditeurs dont les revenus sont inférieurs à 10 millions d’euros. Jean-Christophe Pernet insiste sur le grand dynamisme de ces acteurs (+35%).
Mais pour prétendre au statut de licorne, ces derniers devront notamment réussir leur développement à l’international, à l’image de Mirakl (éditeur de solutions de marketplace pour les retailers) et d’Algolia, lauréat du prix international remis par Syntec Numérique.

La croissance à l’international est en effet un « enjeu stratégique ». La part du chiffre d’affaires réalisé hors de France par les éditeurs nationaux est de 54% (28% EMEA, 18% Amériques et 8% Asie-Pacifique).
Les éditeurs français s’exportent oui, mais essentiellement les plus grands d’entre eux. Les acteurs de plus de 100 millions d’euros réalisent 59% de leur chiffre d’affaires à l’international. Ils représentent surtout près de 90% du CA réalisé hors de France par l’édition logicielle.
Or les exportations de cette industrie française stagnent cette année. La faute notamment à la faible expansion internationale des petits éditeurs, qui réalisent 75% et plus de leur chiffre d’affaires sur le territoire national.
« Cette stagnation marque la fin de plusieurs années de croissance constante de la part de chiffre d’affaires à l’international » observe l’étude Top 250. Les éditeurs français sont peu présents sur les marchés Amériques et Asie-Pacifique – et même moins qu’en 2017.

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